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“Association de sauvegarde du patrimoine architectural du XXe siècle au Maroc”
Casamémoire : Les acteurs de la construction de la ville

 

Les services municipaux et de l’urbanisme

Ils seront toujours confrontés à « la fièvre de la construction » malgré la mise en place par Henri Prost d’une administration rigoureuse chargée de faire respecter les dispositions de ses plans d’aménagement. Mais l’affrontement et la négociation engendreront des solutions inédites qui feront de Casablanca une « ville pragmatique » (J.-L. Cohen). Cet équilibre précaire entre intérêts publics et privés s’observe jusqu’à nos jours.

Les promoteurs

Publics : par l’architecture et l’implantation, ils marquent la ville de bâtiments imposants qui structurent l’espace : place Mohamed V, hôpitaux, etc.
Privés : industriels, grandes sociétés telles que les banque, les assurances, …
Ils sont européens de toutes origines, marocains issus de la grande bourgeoisie commerçante de Fès, israélites certains viennent d’Essaouira dont l’expansion du port de Casablanca a accéléré le déclin. Tous attirés par la croissance prodigieuse de la ville. Leurs commandes, tant pour les immeubles de rapport que pour les habitations privées, montrent leur goût pour les constructions modernes, et leur confiance dans l’essor d’une ville qui, dans les années 20, n’existe pas encore.
Parmi ces promoteurs, on trouve de nombreux architectes et entrepreneurs.

Les architectes

Ils viennent d’Europe (France) ou d’Afrique du Nord (Algérie, Tunisie). Encouragés par l’atmosphère innovante qui règne à Casablanca, ils vont pouvoir réaliser des édifices d’envergure. Libres dans leurs orientations, ils sauront, indifféremment, concevoir leurs œuvres dans les styles relevés à Casablanca.

 

Ils trouveront dans l’architecture traditionnelle marocaine la correspondance avec le mouvement cubiste (toit terrasse, volumes dépouillés) et dans l’artisanat local (zelliges, fers forgés) les éléments de décoration propres à l’architecture « art déco ». En étudiant l’habitat marocain et l’organisation des villes, ils sauront aussi construire les nouveaux quartiers, exemple des Habous. Plus tard, après la 2nd guerre mondiale, des jeunes architectes expérimenteront de nouveaux modes d’habitat. La réputation de modernité de Casablanca se transforme définitivement en tradition.

 

Principaux architectes ayant exercé à Casablanca

  • Albert LAPRADE (1883-1962). À Casablanca de 1915 à 1917.
  • Hyppolite Joseph DELAPORTE (1875-1962). À Casablanca de 1913 à 1955.
  • Auguste PERRET (1874-1954) associé à l'entreprise PERRET FRES. à Casablanca de 1913 à 1920.
  • Marius BOYER (1885-1947). À Casablanca de 1919 à 1947.
  • Pierre JABIN (1894-1967). À Casablanca 1915 à 1955.
  • Auguste CADET (1881-1956). À Casablanca de 1918 à 1956.
  • Edmond BRION (1885-1973). À Casablanca de 1918 à 1973.
  • Joseph et Elias SURAQUI (1893-1975) (1893-1977) à Casablanca de 1923 à 1975
  • Marcel DESMET (1892-1973). À Casablanca de 1932 à 1962.
  • Erwin HINNEN (1894-1986). À Casablanca de 1931 à 1974.
  • Albert PLANQUE (1910-1972). À Casablanca 1943 à 1970.
  • Alexandre COURTOIS (1904-1974). À Casablanca 1942 à 1965.
  • Émile DUHON (1911-1983). À Casablanca de 1946 à 1975.
  • Jean François ZEVACO, né en 1916 à Casablanca, exerce depuis 1947.
  • Élie AZAGURY, né en 1918 à Casablanca, exerce depuis 1950. 
Wilaya (ex-hotel de ville) - Marius Boyer - 1937 - détail sol

Les entrepreneurs

Souvent d’origine italienne, ils sauront transmettre leur savoir-faire en matière de finitions : ornementation et revêtements (sols en granito poli). La main-d’œuvre est de toutes origines (européenne et marocaine). Les entrepreneurs seront secondés par les mâalems et artisans marocains dans la mise en œuvre des matériaux traditionnels : zelliges, bois sculptés, tuiles vernissées, plâtres ciselés.
Ils utilisent très vite les nouvelles techniques de béton armé à la suite des pionniers en la matière : les frères Perret.